Le verre d’eau


Bois donc une gorgée d’eau.

Verre d'eau

Et bats-toi.

 

BATS-TOI.

Ici: une mini-jupe sur jambes nues.
La liberté n’a pas d’ourlet.
Là-bas: ne pas crever d’une balle perdue.

 

Bats-toi.

Ici: le dernier sursis d’un journal.
La liberté n’a pas de petite monnaie.
Là-bas: ne pas disparaître pour un mot banal.

 

Bats-toi.

Ici: savoir ce qui reste en ton pouvoir.
La liberté n’a pas d’épaulette.
Là-bas: ne pas ceinturer d’explosifs ton savoir.

 

Bats-toi.

Ici. Là-bas. Maintenant. Toujours.
Parce que moi,
je me suis battu pour toi.
Et j’en suis mort.

 

Ce poème est un humble hommage aux résistants, aux battants, aux courageux qui nous inspirent pour continuer jour après jour. La liberté se conquiert pied à pied. En son nom, il n’est point de petit combat.

 

Et parce qu’il est fatigant de se battre, voici le contrepoint à ce poème:

 

Entre deux entredeux,
repose tes yeux
dans les cirrus liquoreux.

 

Au temps chancelant,
repose tes tympans
dans les flots bourrelés de vent.

 

À l’envol presque tien,
repose tes mains
dans les reflets d’un soleil marin.