Exposition


Découvrez ici les textes que j’ai écrits pour les photographies de Joëlle Misson, mais surtout allez voir l’exposition à Vufflens-la-Ville!

 

 

[Nébuleuse]

On s’éblouit
On s’éternise
La terre rocaille

On s’embrume
On s’endort
Le ciel assaille

Je compte les étincelles
De la forge nocturne

 

[Cocon urbain]

L’araignée urbaine
Tisse sa toile de métal
En lumière sculpturale
Sa proie humaine
N’est qu’ornementale
Sans y voir aucun mal
La ville dévide nos peines

 

[Place Saint François de nuit]

Monsieur Ausoni, Monsieur Olivier et Monsieur François
Papotent du matin au soir sur la place Saint-François.
A quelques pas de là, Madame Bongénie est en joie :
Elle ose prendre de haut ces messieurs tout bourgeois.
Elle oublie que la nuit reste la même sous tous les toits.

 

[After dark]

De l’automne ne reste là
Que nos cadavres sans éclat

Je me lève dans le froid
Pour mener l’ultime combat

Diffracter l’étoile sans souci
Et sortir de la nuit bleuie

Avant de m’envoler roussie
J’illumine le monde de poésie

 

[Triptyque]

Nous marchons droit
Nous ne craignons
Ni les lunes menteuses
Ni les fausses étoiles

Nous avançons ensemble
Nous ne redoutons
Ni les pluies traîtresses
Ni les neiges taiseuses

Nous finirons fantômes
Car nous ne sommes
Ni les jouets du sort
Ni les maîtres du monde

 

[Avis de tempête]

On n’est jamais seul sur le Léman
Ce pays est mon rempart au malheur
Pas une larme qui ne devienne couleur
Je n’aime pas la vie en noir et blanc

 

[Brouillard sur le Gros-de-Vaud]

Je me suis laissé perdre
Par une étoile blafarde
C’était la nuit des temps
Et j’attendais l’autre monde
Demain je me suis réveillée
La terre en remuait encore

 

[Heure bleue]

Les masses perdent limites
Essaims, nuées, meutes, forêts
Se chevauchent, se vautrent
S’émoustillent, s’engloutissent
Beauté foutraque, déluge extatique
Tout ne fait qu’un
Quoi qu’on oublie

 

[Autoportrait avec Rolls Royce]

La lenteur l’anoblit
L’amour la fleurit
La confiance l’embellit
Je me love dans le moelleux de la vie

 

[Youthhood]

Je courais les yeux grand fermés
Je fabriquais des nuages chauds
Je tombais en poussière d’hiver

Lames de lumière
Pointes de froideur
L’enfance me griffe