PARTIR ENSEMBLE!


Le projet PARTIR a été accueilli le 28 avril 2018 à la Villa Dutoit lors de l’exposition « Vous êtes ailleurs » (20 avril – 13 mai 2018). Le soir du vernissage, le 19 avril, j’ai lancé un framapad. Mais qu’est-ce donc que cette bête-là, un framapad? C’est un éditeur de texte collaboratif en ligne, c’est-à-dire une page publique en ligne sur laquelle tout le monde peut écrire simultanément un mot, une phrase, un paragraphe ou plus. Le thème de départ du texte collectif était le titre de l’exposition: « Vous êtes ailleurs ». Une trentaine de personnes ont contribué au framapad pendant la durée de l’exposition, et même bien au-delà! Le texte qui suit est le résultat de cette expérience.

 

VOUS ÊTES AILLEURS

 

Ailleurs?
C’est quoi, l’ailleurs, en fait?
Mais c’est où l’ailleurs?

 

  • Je pense le savoir mais comme le temps pour Augustin, la suite le prouve, je ne sais pas l’expliquer de manière univoque.
    Et c’est sans doute mieux ainsi; ou pas.
    En arrêtant de chercher, j’ai plutôt tendance à croire que – également ici – c’est mauvais signe.
    Seules les personnes décédées sont dans cette situation.
    Ou pas donc… comme l’atteste les quelques instants intemporels qui viennent d’avoir lieu ici et donc ailleurs; ou le contraire… cela dépend d’où tu es dans ta tête.

 

  • Ce peut être ici mais pas là… Ce peut être las de ce Monde ancien ou là mais pas ici. C’est ne pas être là où l’on attend que l’on soit. C’est s’échapper à Soi-même s’échapper pour aller ailleurs fuir ou rêver… vers un autre Monde où la Terre ne serait pas forcément ronde mais différente; aussi bien ailleurs qu’ici… d’ailleurs…
    Je m’appelle Paule. Paule, de la Chaux-de-Fonds. Mon nom n’a peut-être pas de l’importance, mais je le donne quand même. Parce que figurez-vous que mon père s’appelait Paul et ma mère Cerise.

 

  • Ailleurs, je pars. Mais ne m’enfuis pas.
    Je pars de ma tête, pour aller voir ailleurs tout en restant ponctuellement, on n’est jamais trop prudent,  ici et j’arrive dans ta tête, j’y dépose monts et merveilles et je les escalade tout en étant rassuré (ou déçu, c’est selon); la réalité n’est triste que si l’on se contente des trois dimensions principales ayant trop longtemps accompagné ma (non-)existence; pendant les trop longs hivers où je ne faisais que tuer le temps. Aussi bien ici qu’ailleurs… d’ailleurs.

 

Je suis souvent ailleurs dans mon lit, j’entends les oiseaux et le bruissement, le croustillement des cailloux aussi à la nuit tombante sous un ciel orangé qui m’emmènent vers de lointaines mélodies. J’ai envie d’une craquotte au chocolat qui aurait le goût minéral des graviers.
Je suis souvent ailleurs devant mon ordinateur: mes papilles s’émoustillent: une tartelette citronnée m’attend dans le frigo.
Je suis souvent ailleurs dans ma baignoire, j’y voyage  jusque tard le soir mon livre favori entre les mains.
Et aussi ailleurs quelque part dans les Univers qui ont désormais disparus, dans ceux existant à la seconde présente; et naturellement aussi dans ceux qui apparaîtront dans le Futur.
Vers ici de quelle couleur êtes-vous? Je suis Perdue dans ces mots.

 

  • J’suis pas partie loin pourtant. J’suis pas partie loin, mais je t’ai manqué. Tu m’imaginais lointaine, silencieuse, secrète, pourtant, j’étais pas si loin… Seulement ailleurs alors que tu étais ici. Et quand je suis revenue, j’ai vu les marques sur ton visage, trahissant ta crainte de ne plus jamais me revoir car tu ne savais pas encore, comme toutes les personnes vivant dans le passé, que tout n’est souvent qu’illusion; par opposition aux éclaireurs du futur qui eux sont convaincus, l’ayant constaté, que la réalité est en perpétuelle évolution,  les cheveux blancs ajoutés et j’ai compris; j’ai compris le mal que je t’avais fait. Et soyons réalistes que je n’avais en fait rien compris; pas plus que toi en tout cas. Et même je l’avoue, encore moins que toi. Pourtant, loin des yeux près du cœur, pour moi tu l’habites toujours… cet ailleurs si proche d’ici et c’est l’essentiel. Pour le moment en tout cas Si près du cœur que j’entendais parfois encore ta voix dans ma tête quand je lisais, comme si tu avais été à mon oreille à murmurer notre univers. Si près du cœur que tu t’invitais de temps en temps en imagination pour partager la tartelette citronnée sortie du frigo (qui n’était plus ailleurs mais ici) et qu’on faisait toujours notre bataille de petites cuillères pour décider qui aurait la première bouchée. Et la dernière aussi.
    Mais il y a les cheveux blancs maintenant à force de ne jamais avoir eu l’audace d’aller voir ailleurs, convaincu qu’il valait mieux, par crainte d’être déçu, de se contenter de la vie à la petite semaine prévalant trop souvent ici.

 

Tu répétais sans cesse:
Les étoiles de mon Sud se reposent sur ta peau nordique qui fait fondre la lenteur des heures lacustres… un dialogue en boucle autour de la question du lieu et du temps et des pouvoirs de la matière organique.

 

  • A propos d’heures, si j’ai bien entendu les propos ce matin de Brian de Palma vers 9 heures 26, ou plus exactement l’interprétation du traducteur Michel Zlotowski : « il faut toujours savoir à quelle heure le soleil se lève dans un endroit donné ».
    Et bien sûr, serais-je tenté d’ajouter même si vous l’avez sans doute deviné, à quelle époque.

 

  • Et moi je pense sans cesse:
    Encore ailleurs! Ici maintenant, et non pas demain, ni là-bas. Présent plutôt qu’absent. Ailleurs fuite de l’âme loin du temps.
    Et de l’espace.
    Pourtant, moi ailleurs c’est aussi maintenant. Qu’importe le passé ou le futur pour autant que j’y sois présent.
    Il en va de même pour ici (aujourd’hui ou pas). Et d’ailleurs, s’il n’y avait pas d’ici, il ne pourrait pas y avoir d’ailleurs (et réciproquement).
    C’est dur de vous suivre. Et cela me désole, de plus en plus convaincu que les scientifiques m’ont déposés sans doute sur la bonne planète mais probablement pas à la bonne époque.
    (D’après un ami, l’erreur était de 500 ans il y a 8 ans; il me reste donc 492 ans – selon l’échelle temporelle prévalant ici; nettement plus ou nettement moins ailleurs – de ce qu’il faut bien assimiler à une souffrance liée à une joie certaine aussi un peu. Heureusement…
    Ailleurs, d’ailleurs. Mais encore? En pourtant!
    Ailleurs, si loin et nulle part à la fois. Toujours présent, à jamais parti, au-delà de l’ici et maintenant. Partir ailleurs pour mieux se perdre et revenir. Ici qui était devenu ailleurs dès que voulant aller voir si l’ailleurs valait la peine de quitter l’ici.

 

Et aussi:
« Ailleurs » indique une autre origine, une autre cause que celle qui est donnée ou dont il est question: c’est ailleurs qu’il faut rechercher l’origine du mal. Par ailleurs, moi, tu ne me trouveras nulle part ailleurs qu’ici sauf si on va voir ailleurs si ce n’est en fait pas de là qu’on vient et que sur place on se rend compte que jusqu’à présent on a vécu un immense malentendu causé par une méconnaissance des sept dimensions principales – et de toutes les autres. Et dès lors, l’ailleurs n’est plus ici puisque c’est ici qui est ailleurs ou suis-je.

 

  • « Car la vie est ailleurs / Dans un âge lyrique/ Et tes peines s’enfuient / Tes tristesses se dissipent / Car la vie est ailleurs / Et ton amour subsiste / Pour un sourire, un songe / Qui feront qu’il existe » (Cœur de pirate). Sans oublier le « Elle est d’ailleurs » de Pierre Bachelet; qui ne peut donc exister qu’à la condition nécessaire mais pas forcément suffisante qu’un « ici » existe (dans le présent ou le futur, dans la réalité ou dans les rêves… elle est d’ailleurs. C’est le refrain que nous chantions à tue-tête à nos heures lacustres, promenades en boucle. À cette époque, nous partions en sachant que nous reviendrions toujours. C’était tout du moins mon souhait quand je me demandais encore si je vivais plus souvent ici ou ailleurs; dans le passé ou le futur (je savais déjà que le présent n’existe pour ainsi dire jamais – ou plus exactement est par définition éphémère, sans lendemain. Mais maintenant, il est en tout autrement et si vous vous demandez pourquoi, continuez à vous poser cette question car le moindre indice perturberait gravement le « continuum tant temporal que géographique ». Et est donc à proscrire sans la moindre hésitation, ne me dites pas le contraire…

 

Tu es parti ailleurs il y a un peu près une année maintenant. le 26 avril pour être exact. tu as toujours appelé ça « Anderswelt » avec un sourire sur tes lèvres.

 

  • Moi plutôt « Aftermath, population zero », le 13 juin.
    Avec approximativement 5 milliards et demi d’autres (ex)habitant.e.s de la Planète Bleue.
    Mais cela ne change absolument rien étant donné qu’il est trop tard maintenant; avec le même sourire puisque l’ici était devenu franchement invivable.
    Heureusement (si ce n’est pour les milliards d’innocents – enfants, animaux, arbres, rochers, ruisseaux…) puisque dans 1’000 ans, l’air sera à nouveau pur et l’eau limpide selon les « calculs » de John Trudell.  Tu n’avais pas trop peur d’aller ailleurs.
    Puisque d’expérience tu savais que dès tu es ailleurs, tu es ici.
    Comment c’est là-bas? Bien, je verrai un jour et on peut en discuter ensemble… ou pas. Le 26 avril étant à ma connaissance le jour de l’année où tout a commencé, où tout s’est achevé, je décline toute responsabilité quant aux conséquences directes ou indirectes. Cela fait plus de 31 ans que j’ai tenté ce dialogue et je le regrette encore – d’avoir eu peur d’aller ailleurs…
    Même si dans 1’000 ans également (vous avez raison les pinailleurs, 990 ans seulement), selon Hugo les problèmes économiques actuels ne feront que quelques lignes dans les livres d’Histoires alors que nous lirons toujours avec la même émotion Shakespeare et Dostoïevski.

 

  • D’ailleurs… D’ailleurs ce sont toujours… toujours les autres… toujours les autres qui partent… Enfin c’est ce qu’on lui a fait dire… mais il est parti lui aussi. Pour un Ailleurs… mais c’était lui le meilleur. D’ailleurs, ici, il était souvent ailleurs, un ailleurs fait de matière grise. Il ne voulait plus utiliser la couleur. A cause de son odeur. Il était prêt, prêt à faire. A faire de la bricole ailleurs. D’ailleurs, c’était un vrai bricolailleur, lui. Toujours ready to make. Même si c’est tout fait. Signer ailleurs du tout-fait et changer la vue d’ici. C’est fort quand même! Étant donné 1.la chute 2. le gaz, circulez, allez ailleurs, y a rien à voir, ménagez votre rétine, les célibataires, occupez-vous de la mariée qui descend l’escalier. Et ne vous cassez pas le bras en avançant dans cette quatrième dimension malicieuse. Broyez plutôt votre chocolat vous-même! Ailleurs qu’à la pharmacie, hein! Avalez un bon 50 cc d’air, de Paris de préférence, et éternuez, pourquoi pas? Pour voir la vie en Rrose, faut pas être ailleurs dans cette quatrième dimension mais de préférence ici dans la cinquième ou même, soyons ambitieux, dans la sixième et même pour les plus rêveurs dans la septième.

 

  • Je me découvre allongé sur un lit étroit. Sur ma droite une personne gémit. Je tente un mouvement de la main. Le déplacement est refusé par un énorme bandage! J’essaie de rassembler mes esprits et constate avec effroi que je ne sais pas quel jour ni qu’elle heure il est… da dada dailleurs… je ne sais en fait pas, depuis le temps, si je suis ici ou ailleurs. Dans le présent ou le futur. Dans un rêve ou dans la réalité. Je voyage dans des paysages nés de l’assemblage de photographies. Des lieux qui n’existent que grâce à la réunion, à la superposition d’espaces naturels dont rien ne présageait la rencontre. Des paysages fictifs, évanescents, d’où émane une lumière singulière. De nouveaux territoires, à la fois protecteurs, oniriques et intemporels. Territoires autrefois pour moi ailleurs aussi bien géographiquement entre la Lune et Proxima du Centaure que dans le temps, entre le dernier « Big Bang » connu et le prochain « Big Crunch ». Mais maintenant que je les connais suite à leur découverte souvent involontaire mais toujours exaltante en permanence ici…  Des espaces qui me permettent un retour aux sources, une connexion avec le grand Tout.

 

  • J’ai toujours aimé dessiner les mots par l’écriture, et dessiner l’écriture par des formes, des fragments de pensées. Quelques pigments de voyelles, auxquels s’ajoutent des coulures de ponctuation qui m’emportent ailleurs. Alors, j’aime les crayons et les stylos, que je tire au hasard, sans en connaître la couleur. Depuis toujours autant que je m’en souvienne, quand j’essaie un stylo ou quelque instrument utile à l’écriture, j’écris toujours la même phrase, sans en appréhender le développement du texte: « papa et maman sont partis dans la montagne ». Quelle angoisse pour moi enfant, le départ de mes parents vers l’inconnu et par ailleurs, une phrase ni trop courte ni trop longue pour laisser balader le stylo sur la feuille de papier et en apprécier sa qualité. Une fois terminé, le voyage est déposé dans le salon, en un endroit choisi par mes parents, selon un dispositif préétabli.

 

L’ailleurs est une distance morale plus que géographique. Je me sens plus proche de ma famille lorsque nous nous parlons au téléphone à 10 000 km de distance que de certaines personnes proches de moi physiquement lorsque nous sommes attablés au restaurant. L’ailleurs, c’est le pouvoir de l’imagination, la force de poursuivre ses rêves… ici même, aussi loin que puisse être l’ailleurs qui est souvent plus proche que de nombreux (non-)Êtres prétendument vivants et géographiquement proches ici même mais en fait carrément ailleurs.

 

kjb:kjb:kjbkjb

 

  • Ailleurs c’est partout et nulle part en même temps. Quand le moment présent s’efface pour laisser place aux pensées errantes de ma conscience inconsciente de ses errances d’ailleurs. C’est ma solitude dans la foule grouillante de la ville, mes pieds sur l’herbe du printemps, mes yeux accrochés à la lune pleine, mes bras enlacés à l’arbre séculaire. Ailleurs ce sont ces prunelles aigue-marine en ce samedi après-midi baigné de soleil au coin du jardin, 36 années nous séparent et je prends de plein fouet la pureté cristalline de l’amour inconditionnel, offert à l’air libre de nos espoirs, un amour venu des profondeurs d’ailleurs. Les larmes roulent en boules transparentes, elles s’extirpent de mes yeux après un long périple à travers les ailleurs de mon âme. 36 années nous séparent, 36 années de marche sur les chemins boueux d’une existence venue d’ailleurs, qui ne m’appartient pas, moi l’usurpatrice, je viens d’ailleurs. Cet ailleurs dont tes bras seuls me rapprochent, cet ailleurs qui est mien lorsque tu embrasses ma bouche de tes lèvres épaisses et veloutées. Cette île de douce et brutale sensualité, notre ailleurs à portée de corps et de cœur. Ailleurs est une non-fuite, un non-renoncement, ailleurs c’est vers où je marche, l’inconnu de mon existence, ailleurs c’est demain le jour où les rêves d’hier se réalisent, où les actes cultivés sur la route du moment présent sortent de terre. Je  te voudrais ici près de ma peau et de mon souffle.

Vous êtes où?????? Je suis ici. Nous sommes en silence. Le silence comme lieu… de calme, de rencontre dans un autre espace, magique peut-être… silence qui manque cruellement quand je suis ici mais toujours ou presque avec moi ailleurs.

Nous sommes à la Villa ce soir. Est-ce ailleurs, la Villa Dutoit? Pas pour l’instant en tous cas. Ailleurs à Genève c’est partout sauf ici ? Grrrrrrrrrrrrrrrrrrr dans quelques instants tout sera à nouveau comme avant – l’ici ayant retrouvé sa place ailleurs qui sera à nouveau ici; je pense que je vais renoncer à perdre du temps à me poser de telles questions; ces deux notions étant par nature indissociables…

 

Ailleurs dans un magnolia, qui offre ses branches et ses dernières fleurs. As-tu vu les fleurs, les dernières, les cachées?

 

Mais où êtes-vous donc?

 

Dansait une jeune liane espiègle . Le magnolia qui n’est plus comme avant, sans doute parti ailleurs. Lui se tâte également à sa manière. et c’est surement mieux ainsi.

 

 

Avant de tenter de répondre à cette question essentielle – je précise bien sûr que les personnes nées après 2038, dans 20 ans pour une partie plus ou moins grande d’entre vous, ne sont pas concernées par tout ce qui suit (tout ce qui précède pour celles qui vivent à rebours) – il importe selon moi et surtout Philip Roth avec ou sans tache, ici à 10 heures 10, de se rappeler que « rien ne dure et pourtant rien ne passe ».
Et d’accepter que rien ne (se) passe car entre autre selon Grégoire de l’île aux Moines – vers la 6ème minute ce vendredi peu avant 7 heures sur Inter pour les curieuses et les curieux – c’est là que l’essentiel arrive. A condition en tous cas d’accepter, environ 6 minutes plus tard aussi que rien ne nous est dû.
C’est d’ailleurs ce que disait Brel il y a sans doute ici bas – ou plus probablement, plus précisément environ 17’567 kilomètres plus à l’Est ou l’Ouest, peu importe, de la Villa Dutoit (ou dans les studios d’une radio nationale française en fait je pense) – plus de 40 ans dans « notre » continuum espace-temps: « Nous sommes provisoires. Nous sommes éphémères. Rien ne nous est dû. Cette putain de vie, il faut la vivre. Il faut essayer que ce soit tendre, et là, c’est difficile parce que nous ne sommes pas armés. »
En tous cas dans cette vie serais-je tenté de préciser sachant que tôt ou tard on sera amené à quitter cette Terre (provisoirement ou durablement; à l’insu de notre plein gré ou pas; avec ou sans escale dans le passé ou le futur; avec la même apparence ou pas. Peu importe)
Avec ou sans la cage dorée?
C’est selon et ça n’a je pense que peu d’importance comme la plupart de mes propos ici bas, l’essentiel étant j’en suis de plus en plus convaincu ailleurs (dans le temps et l’espace).
Et il est également essentiel je pense de bien préciser qu’indépendamment de la date de votre première naissance et de toutes les autres (et de celles de chacun de vos décès); quels que soient vos aspects originels, actuels et futurs (animal, gazeux, humain, minéral ou encore végétal; ou encore de l’endroit où vous vous trouviez hier, où vous lisez ces quelques lignes ou encore vos prévisions pour demain), indépendamment de tout cela et de tout le reste, je ne vous demande pas de croire les propos qui suivent. Mais juste de les lire.
D’autant plus qu’à ma connaissance, je ne suis de loin pas convaincu que mon cerveau transmette à ma conscience la même chose (sons, mots, odeurs, couleurs, formes) qu’à vous.
Ni comme Philippe Stark en fin de rencontre ce matin sur Inter si on passe le plus important de son existence quand on rêve – volontairement ou inconsciemment – ou quand on pense maîtriser sa vie; ou plutôt aurais-je tendance à penser quand on tue le temps – même si je pense de plus en plus qu’avec un peu de bonne volonté mais surtout si on accorde plus d’importance à l’irrationnel qu’aux « lois de la physique » – il est possible d’influencer ses rêves; surtout si on arrive à les « écouter ».
Aussi bien ici qu’ailleurs; dans le passé, le présent et le futur mais ne compliquons pas inutilement.
Pas pour le moment en tous cas.

 

  • Les petits singes, des ouistitis sans doute, s’accrochent à ma manche pour que je leur donne une partie de mon repas. J’hésite à leur donner. Est-ce bon pour leur santé, ce que je mange? Dans cette seconde d’hésitation, l’un d’eux en profite pour me voler l’appareil photo.
    Le petit futé, en prenant des selfies, tel un touriste asiatique, imite à la perfection les pauses qu’il observe à longueur de journée devant le temple où je me suis arrêté.
    Et pendant qu’il prend la pause, un deuxième petit futé a chipé l’appareil au premier et là, c’est moi qui me marre! Enfin un peu jaune, parce qu’à ce rythme, je ne vais pas récupérer de sitôt mon appareil.
    Alors me vient l’idée de jeter au loin quelques fruits secs tirés de mon sac. Aussitôt, tous les singes se précipitent sur la nourriture et délaissent l’inutile appareil. Je le récupère et à mon tour, je leur tire le portrait dans une cage dorée, une « acoustène géographique et (in)temporelle », en perpétuel déplacement entre l’ici et l’ailleurs; parfois dans le passé ou le futur. Et tout aussi fréquemment dans le présent. Notons au passage que j’ai inventé – consciemment ou non, impossible de le savoir (en tous cas ici et aujourd’hui) – le terme sus-cité sans connaître la signification de « La Tène ». Cela me met dans un état que je préfère assimiler à une exaltation extrême qu’à une effroyable crainte. Signification désormais connue puis 10 heures 48 au moins selon l’horloge de la machine à écrire moderne utilisée actuellement.
    Souvent incognito et toujours dans le seul but de diffuser des pensées positives.

 

  • Dans la réalité ou dans les rêves. Les rêves sont-ils des ailleurs ou sont-ils des ici? L’ici est donc la réalité? Est-ce que l’ailleurs est faux ou est-il au contraire réel? Comme il est mentionné plus haut, parfois on se sent plus proche de ce qui est ailleurs que de ce qui est ici. Alors, comment peut-on se sentir proche de la réalité? En rêvant? Le rêve qu’ailleurs est réel, la réalité se rapproche du rêve, tout s’embrouille dans ma tête…
    Et que penser aussi des « souvenirs du Futur » dont j’ai entendu parler grâce à la 754ème Planète Bleue, rendons à Yves ce que j’ai appris grâce à Yves, qui abordait entre autres questions fondamentales, une petite Lune avant une récente fin du Monde qui a selon l’endroit où on se trouve pas du tout, en partie ou totalement eu lieu et pour citer l’édito : << L’espace est il vraiment flexible? Y a-t-il eu un début au temps? Quel est l’avenir du futur? « La distinction entre le passé, le présent et le futur n’est qu’une illusion, quoique persistante », disait déjà Einstein en son temps. >>    (L’instant d’avant – il me semble le 8.8.99 selon le calendrier que j’utilisais à l’époque sans savoir son nom – j’étais en voiture; et c’était comme si je me remémorais un souvenir; sauf que c’était pas un évènement passé; c’était le futur. En l’occurrence, quelques secondes « avant » que l’accident ne se produise, je m’étais dit à moi même – j’étais le conducteur et seul être vivant mis à part quelques insectes et à haute voix: « Merde, je vais rater le virage ».
    Ce cas précis mis à part il m’arrive je pense souvent – reste à savoir dans quels endroits des Univers qui existent actuellement – et depuis quand  – jusqu’à quand – d’avoir, à défaut d’une appellation plus adéquate non-arrivée à mon esprit la nuit dernière – pas consciemment en tous cas – d’avoir ce que j’appellerais une « Nostalgie du Futur ». Notamment quand je me pose les questions suivantes.

 

Les lettres de l’alphabet sont-elles des œuvres d’art? Ou des oiseaux échappés?

 

  • Ni l’un ni l’autre, elles sont le reflet de la pensée du peuple qui les a créées. Ainsi, les incompréhensions entre les peuples s’expliquent.
    Ceux tout du moins n’ayant pas encore observé – consciemment ou non – cet objet merveilleux qui a au passage toujours été capable de communiquer avec nos voisins d’en bas.
    (Et pas seulement lors des premiers instants de notre vie; tout aussi longtemps que nos parents font dans le meilleur – ou le pire c’est selon – des cas semblant nous comprendre, nous les jeunes homos sapiens qui pour une raison encore non déterminée en tous cas ici et aujourd’hui attendons environ 20 lunes pour commencer à utiliser le langage de nos parents, nos sœurs et nos frères; nos cousines et nos cousins,  tant de sang que de cœur. Alors qu’avant d’avoir soufflé (ou pas, …) nos deux bougies, je viens de l’apprendre ce lundi, nous préférons dialoguer avec nos frères et sœurs du même âge que nous ou des bébés dauphins par exemple – ça je le savais depuis le 12 février 2011 grâce à l’émission présentée et réalisée par Yves Blanc.
    Mais s’expliquent-elles dans la beauté des lettres? Probablement mais pas que (aussi celle des images concrètes et virtuelles; du passé comme du futur et du présent).
    En présence ou pas de la cage dorée bien sûr…
    Bref.
    Je t’écris une lettre.
    Sans doute.
    Même si cela ne résout rien… pour les autres mais surtout pour moi; à mon grand regret…
    Signification et esthétisme s’entremêlent et sont les deux faces d’une même réalité.

 

Je t’écris une lettre et je ne sais choisir entre signification et esthétisme parce que les lettres de mon alphabet n’existent pas encore.

 

Si ce n’est dans cette fameuse cage.
Ou n’existent plus; les derniers êtres vivants les ayant utilisées ayant définitivement, souvent à l’insu de leur plein gré, migré très loin d’ici; dans un ailleurs qui est rapidement de par leur arrogance devenu aussi peu convivial que leur précédente « colonie » et qui a donc été volontairement abandonné par leurs historiques gardiens.

 

  • C’est autour d’une table que tout a commencé. Ils étaient tous assis, rassemblant leurs idées. Dans leur imagination, qu’allaient-ils trouver?
    On se le demande, mais après tout, que cherchaient-ils? Le savaient-ils eux-mêmes? Ils avaient été réunis auprès de cette femme, imposante, mystérieuse et belle, par l’entremise d’un curieux visiteur, comme égaré d’un autre siècle, venant leur délivrer une lettre sortie de son haut de forme.
    Cette lettre exigeait une réponse rapide, mais personne ne savait pourquoi. Elle était écrite dans un langage codé, qu’aucun d’eux ne connaissait vraiment, mais qu’ils étaient tous certains de maîtriser.
    Leur présomption les avait menés là innocemment. Cependant, au fur et à mesure de l’après-midi, ils sentaient que quelque chose de profond les réunissait, comme s’ils allaient ou avaient déjà été en contact.
    Avec Elle ou un autre objet, un animal terrestre ou un végétal aquatique ?…
    L’avenir (ou le passé si nous vivons à rebours) nous l’apprendra peut-être; ou pas.
    Lorsque tout à coup la femme murmura:
    « Solange, elle s’appelait Solange… »

 

  • Avant de tenter de répondre à cette question essentielle – je précise bien sûr que les personnes nées après 2038, dans 20 ans pour une partie plus ou moins grande d’entre vous, ne sont pas concernées par tout ce qui suit (tout ce qui précède pour celles qui vivent à rebours) – il importe selon moi et surtout Philip Roth avec ou sans tache, ici à 10 heures 10, de se rappeler que « rien ne dure et pourtant rien ne passe ».
    Et d’accepter que rien ne (se) passe car entre autre selon Grégoire de l’île aux Moines – vers la 6ème minute ce vendredi peu avant 7 heures sur Inter pour les curieuses et les curieux – c’est là que l’essentiel arrive. A condition en tous cas d’accepter, environ 6 minutes plus tard aussi que rien ne nous est dû.
    C’est d’ailleurs ce que disait Brel il y a sans doute ici bas – ou plus probablement, plus précisément environ 17’567 kilomètres plus à l’Est ou l’Ouest, peu importe, de la Villa Dutoit (ou dans les studios d’une radio nationale française en fait je pense) – plus de 40 ans dans « notre » continuum espace-temps: « Nous sommes provisoires. Nous sommes éphémères. Rien ne nous est dû. Cette putain de vie, il faut la vivre. Il faut essayer que ce soit tendre, et là, c’est difficile parce que nous ne sommes pas armés. »
    En tous cas dans cette vie serais-je tenté de préciser sachant que tôt ou tard on sera amené à quitter cette Terre (provisoirement ou durablement; à l’insu de notre plein gré ou pas; avec ou sans escale dans le passé ou le futur; avec la même apparence ou pas. Peu importe)
    Avec ou sans la cage dorée?
    C’est selon et ça n’a je pense que peu d’importance comme la plupart de mes propos ici bas, l’essentiel étant j’en suis de plus en plus convaincu ailleurs (dans le temps et l’espace).
    Et il est également essentiel je pense de bien préciser qu’indépendamment de la date de votre première naissance et de toutes les autres (et de celles de chacun de vos décès); quels que soient vos aspects originels, actuels et futurs (animal, gazeux, humain, minéral ou encore végétal; ou encore de l’endroit où vous vous trouviez hier, où vous lisez ces quelques lignes ou encore vos prévisions pour demain), indépendamment de tout cela et de tout le reste, je ne vous demande pas de croire les propos qui suivent. Mais juste de les lire.
    D’autant plus qu’à ma connaissance, je ne suis de loin pas convaincu que mon cerveau transmette à ma conscience la même chose (sons, mots, odeurs, couleurs, formes) qu’à vous.
    Ni comme Philippe Stark en fin de rencontre ce matin sur Inter si on passe le plus important de son existence quand on rêve – volontairement ou inconsciemment – ou quand on pense maîtriser sa vie; ou plutôt aurais-je tendance à penser quand on tue le temps – même si je pense de plus en plus qu’avec un peu de bonne volonté mais surtout si on accorde plus d’importance à l’irrationnel qu’aux « lois de la physique » – il est possible d’influencer ses rêves; surtout si on arrive à les « écouter ».
    Aussi bien ici qu’ailleurs; dans le passé, le présent et le futur mais ne compliquons pas inutilement.
    Pas pour le moment en tous cas.

 

  • Le paysage semble familier et pourtant il n’existe pas.
    C’est ce que je m’évertue à leur répéter depuis des dizaines de jours. Il ne veulent pas m’entendre. Ils me croient fou. Mais je le sais!
    Comme on dit, c’est plus qu’une évidence: c’est du vécu.
    Mes sens ne me trompent pas. Depuis quand les Alpes et l’océan se côtoient-ils? Comment se fait-il que personne d’autre ne le remarque?
    Peut-être par manque d’intérêt; ou en raison d’absence de curiosité.
    Ou encore par crainte de la nouveauté.
    Ni ne sait que la plupart d’entre nous sont en fait des dauphins en train de rêver qu’on est des Êtres humains.
    (Même si soyons sérieux, pourquoi des êtres aussi évolués – en comparaison aux homos uniquement autoproclamés sapiens – auraient comme objectif de nous ressembler.)
    Fait accentuant encore cela, je viens d’apprendre, après environ 10 Couchers de Lune et autant de Levers de Venus, vers 19 heures 42 dans le fuseau horaire des dodos – qui existent encore malgré les croyances mais qui sont simplement partis vers un ailleurs où ils sont tranquilles, tout en prévoyant de revenir quand il sera temps ici – que l’appellation officielle est désormais « Homme Anatomiquement Moderne; HAM. En lisant ici une revue du Futur; « Imagine demain le Monde » pour ne pas la nommer.
    J’opte plutôt pour une fusion entre eux et nous, un monde intraterrestre; un monde intramaritime …)
    Pourtant, lorsque j’avançais dans ce paysage improbable, le son des vagues ne permettait plus de distinguer le son des cloches des vaches. Et lorsque je pensais descendre un chemin caillouteux, il me semblait apercevoir à l’entrée des grottes des murènes, des anguilles.
    Peu à peu, deux ciels se rencontraient, une lumière extraordinaire semblait annoncer quelque chose de nouveau, d’encore jamais vu sur cette planète.
    Cette fameuse cage dorée.
    Après quelques semaines, je m’habituai à ces vues insolites, et commençai à apprécier la beauté de ce paysage, quoi qu’ils en pensent, qu’il existe ou non.
    Ou plus exactement, si d’autres humains ont survécus ou si je suis le seul à cohabiter avec les futurs gardiens de la Planète Bleue; les dauphins
    (ayant ou non fusionné avec nous ailleurs dans le temps – environ 96’247 Lunes « plus tôt* et donc maintenant ici…).
    Dauphins -Miguelanxo Prado et Yves viennent de me le confirmer, ne l’oubliez pas (ici comme ailleurs, dans le passé et actuellement – et sans doute aussi dans le Futur), qui comme nous et contrairement à vous n’ont jamais développé de programme spatial.
    Autant parce qu’ils passent l’essentiel de leur vie – à en croire la fin de l’épilogue du livre « Les Guetteurs du passé » de Monsieur Blanc – à se balader, à se raconter des histoires, à faire l’Amour, à rêver. Et seulement 5% de leur temps à se nourrir; que par manque d’ambition et surtout serais-je tenté d’ajouter car ils n’ont pas besoin d’Hélium 3; et ne risquent donc pas de venir nous coloniser.
    Même (ou surtout, c’est selon) si aujourd’hui encore, un peu plus près de la Fête nationale des frites et des moules que celle du vin et du fromage -même si cela se discute de plus en plus, dans une émission radiophonique essentiellement écoutée dans ce second pays, il n’a pas été évoqué cette éventualité.
    Demain en allant au boulot, jeudi en faisant les courses et la semaine prochaine dans les embouteillages… n’y pensez pas.
    Et le reste de votre existence non plus d’ailleurs même si bien sûr vous serez toujours les bienvenus si vous cessez d’être des… guetteurs du passé, et à condition aussi d’être plus attentifs à mes propos…

 

Fleur de bananier, forme, rêverie d’ailleurs, le tronc sectionné, où sont les couleurs? Pétales levés sur un bulbe plein, sève de vie, une araignée traverse le plancher, une fourmi aussi… rêvent-elles d’ailleurs ? cherchent-elles l’ailleurs ? Elles admirent le plancher, le dansent et s’enivrent du printemps. J’ai entendu « se déployer comme un feuillage » et j’ai aimé ces mots.
Tout comme la relative solitude ici bas.
Heureusement l’ailleurs n’est jamais bien loin.
Avant même ma rencontre avec Elle.

En l’an 2509 selon le grégorien en tous cas… le 4 mai étant le jour de trop (ou qui n’existe pas, c’est selon) ces quelques mots ont été pour la première fois assemblés la veille et retranscrits fidèlement aujourd’hui. Comme d’habitude entre ailleurs et ici mais – ou plutôt et, c’est selon – en l’absence de la cage dorée en vadrouille annuelle dans une époque et une région plus ou moins proche de la zone 51connues  d’elle seule (inutile de vouloir plus de précisions, votre vie -et toutes les précédentes, toutes les suivantes en dépend).
La suite plus tard, plus loin, peut-être, j’espère…
Après avoir réfléchi (ou pas, ici ou ailleurs; hier demain ou aujourd’hui), d’autant plus qu’une nouvelle fois, quelque 146 heures plus tard dans le continuum temporel, j’ai pour la 5 ou 6ème fois au moins reçu le même courrier, à la même adresse ici-bas avec deux appellations différentes. Et je n’arrive toujours pas à savoir laquelle des deux est la plus pertinente (et le doute subsiste à la mi-juillet, ayant une nouvelle fois reçu en double hier ou environ 24 heures, un jeudi il me semble à moins que cela ne soit un lundi mais le même jour en tous cas, ce qui n’est pas si étonnant que cela quand on y songe sérieusement étant donné qu’il n’y en a que 7 – hasard ou pas autant que ma dimension préférée, avant le journal mensuel – avec qui plus est une pause au mois d’août – de ma commune préférée car la seule que je connaisse, à moins que cela ne soit le contraire)… à cette citation de Falk Richter arrivée à ma connaissance ce samedi 5 mai – vers 10 heures 45 dans le fuseau horaire de la Villa Dutoit: Comment ai-je atterri dans cette vie? Est-ce ma vie? Ou est-ce que je vis pour quelqu’un d’autre? Ou est-ce que ce je suis quelqu’un d’autre? Quelqu’un que je ne connais pas, dont je vis la vie.
Dès lors, après quelque 171’345 secondes dans le continuum temporel ici bas, et une durée très différente ou exactement identique ailleurs dans l’espace et le temps, je cherche encore (et je pense que c’est mieux ainsi car entre autre d’après Cyril Collard dans « ses » Nuits Fauves – le film en tous cas « quand on arrête de chercher on meurt »). Et je suis de plus en plus convaincu que cette autre citation, la plus connue je pense, la plus belle en tous cas selon moi aussi bien dans « son » film que dans le livre qu’il a rédigé peu avant « Il fait beau comme jamais, je suis vivant. Le Monde n’est pas simplement une chose posée là, extérieur à moi-même. J’y participe, il m’est offert. Je vais probablement mourir du Sida mais ce n’est plus ma vie. Je suis dans la vie. »; cette citation sans je pense avoir besoin d’aller voir ailleurs (dans l’espace ou/et dans le temps) prend une toute autre dimension. Ou pas justement dans l’absolu; mais seulement dans ma réalité, en fonction de ce que mes sens arrivent à percevoir…
Une nuit de plus; une nuit de trop.
Il importe en effet au plus vite, ici ou ailleurs (ou plus tardivement, c’est selon) que je me décide à appeler les scientifiques pour leur signaler que s’ils m’ont très probablement envoyés sur la bonne Planète, ils se sont sensiblement aussi probablement trompés d’époque.
Et il ne m’a donc à mon grand regret (ou à mon entière satisfaction, il est encore trop tôt pour le dire – étant entendu que l’important n’est pas la chute mais l’atterrissage) pas été possible d’empêcher la terrible épidémie déclenchée approximativement entre le 12 janvier 1995 et le 28 août de l’année suivante, toujours selon le grégorien et qui entrainera tôt ou tard, ici bas, la mort d’environ 5 milliards 466 millions 129 mille 299 personnes – sans compter les animaux, les végétaux et les minéraux.
Pour l’instant donc, tout va bien… Alors que mercredi s’approche lentement mais sûrement, comme d’habitude ou presque et sauf imprévu toujours possible, heureusement, de la côte Est de l’Amérique du Sud, Centrale, du Canada et des États-Unis aussi un peu.
D’autant plus – façon de parler il n’y a à ma connaissance aucun lien de cause à effet – que d’après Camus, « Il est trop tard maintenant, il sera toujours trop tard. Heureusement ! ».
Même si de mon côté, cela ne me rassure pas (encore).
Ici et maintenant en tous cas.
Heureusement, il m’est toujours possible – avec ou sans la cage dorée – d’aller voir ailleurs tant dans l’espace que dans le temps.
Du moins j’aimerais tant en être convaincu.
Je poursuis donc ma recherche.
Par exemple pour tenter de savoir s’il en va de même pour le vent (ici et/ou ailleurs; dans le passé, le présent et le futur). Et quand il est apparu pour la première fois; quand il a disparu.
Comme moi.
Également au Mexique « oublié » hier il me semble (j’étais surement ailleurs et cela ne navre car ce n’était sans doute pas volontaire; reste à savoir si cette précision est une circonstance atténuante ou aggravante.)
Étant juge et partie, ce n’est pas à moi de le dire…
D’autant plus que depuis le temps, vous savez tout cela – et tout le reste – au moins aussi bien que moi; ici comme ailleurs. Dans le passé comme dans le futur.
Tout a (en effet, je précise cela pour celles et ceux qui arrivent à l’instant) commencé, tout s’est achevé mardi soir à l’Est de Madagascar. Un soir de pleine Lune au milieu de l’hiver de leur Terre natale.
Comme d’habitude depuis une date lointaine et sans aucune importance ils étaient là; incognito pour la plupart d’entre nous, ou plutôt d’entre vous – vous qui êtes convaincus sans le savoir vraiment – adeptes des légendes – qu’ils ont disparu.
Dans la peau d’Anglophones de l’Hémisphère Nord cette fois, pour admirer le lever de l’Astre où ils résident la plupart du temps; et pour manger des ananas et des mangues fraiches, introuvables sous les latitudes où ils vivent désormais.
Depuis qu’ils sont partis pour être tranquilles – d’après une autre légende.
Mais surtout, mais aussi on le sait moins, afin d’admirer le lever de la Planète Bleue.
Trop d’indices risquant d’entraîner leur perte définitive, je vais m’arrêter ici, d’autant plus que je viens d’avoir la confirmation que les Chinois envisagent sérieusement de venir nous observer.
Nous coloniser sur la face cachée de la Lune.
Il est donc urgent de prendre les mesures nécessaires afin d’éviter le pire.
Pour nous un peu, pour vous beaucoup.
N’oubliez pas, ou sachez le, la zone 51 n’est désormais plus un mystère; beaucoup moins que hier en tous cas, où sans le savoir – peut-être volontairement l’enquête est en cours – le dénommé B.O. a dit un mot de trop.
Et donc désormais beaucoup trop de personnes en savent beaucoup trop.
Tant sur la véritable période où ces événements se sont produits sans la cage dorée que sur sa situation géographique.
Dès lors, les conséquences directes et indirectes ne vont pas tarder à se manifester.
Et seront très probablement redoutables pour nous mais surtout pour vous.
Une pause longue et durable s’impose donc de toute urgence afin que nous n’ayons pas à prendre les mesures qui s’imposent; en l’occurrence pour être clair:
« Pas un mot à qui que ce soit sur tout  ce que vous venez d’apprendre sinon on vous vide le cerveau.
Vos amis penseront que vous êtes fous et vous vous ne penserez plus rien.
Nous tenons en effet à ce que personne ne sache que nous existons. »
Cela étant, pour le moment – tout aussi longtemps que vous resterez silencieux – tout va bien.
Tout aussi longtemps également, même si je pense (ou si je l’espère, l’alternative reste et demeure ouverte ici et ailleurs et pas seulement actuellement) vous l’avez deviné, vous nous laissez tranquille.
Ayant je pense beaucoup voyagé tant dans l’espace que dans le temps, dans mes rêves (conscients ou pas) que dans la réalité (selon ma définition de ce terme) et pour paraphraser John Trudell, la pour simplifier non existence que la plupart d’entre vous au moins ici bas et quand vous avez l’apparence d’un autoproclamé homo-sapiens (mais plutôt soyez assez honnête pour le reconnaître d’un homo consommatus-economicus-gaspillus) menez est assimilable à la pire entité et/ou la plus irresponsable ayant existé quelque part depuis au moins 150 milliards de Lunes.
Cela étant, nous nous sommes toujours efforcés – comme la plupart des dodos et les dauphins (ayant ou non fusionné avec vous) d’éviter le moindre des ingérences, aussi minime soit-elle puisqu’on ne sait jamais comment l’avenir (ni le passé si nous vivons à rebours) sera même si ces deux notions existent déjà. En partie tout du moins, heureusement.
Mais sans donc vouloir vous influencer, nous ne sommes pas contre ce système de valeurs ni ne voulons le changer.
Par contre nous tenons impérativement à pouvoir continuer à le retirer de nos vies à jamais.
Et comme le disait un autre John environ 9 ans plus tôt sur le grégorien (toujours avec un petit g),
« I hope some day… »
Par exemple en continuant à tenter de généraliser en tous cas à l’ensemble de mes existences à venir (celles ayant déjà eu lieu aussi bien dans le passé que le futur étant rarement « revivablent »), ou qu’elles soient, celle de Philippe Studer dont j’ai entendu parler hier l’existence : « Le voyage inversé : de l’entreprise à la tribu »; et que je remercie infiniment.
Même si un exemple n’a jamais rien prouvé, ne prouve rien et ne prouvera sans doute jamais rien – d’autant plus qu’avec de telles précisions  « comparaison n’est pas raison », il existe en tous cas actuellement et ici-bas au moins une âme – quand elle habite un Être humain – qui privilégie systématiquement ou presque le mode de l’Être à celui de l’Avoir; qui ne recherche que lors d’un instant d’égarement la recherche du profit financier.
Ses préoccupations étant de s’efforcer en permanence d’atteindre, de maintenir et même de renforcer le sentiment amoureux; et cela me rassure.
Malgré ou en raison, c’est à vous de choisir comme d’habitude puisque donc je n’ai aucun conseil à vous donner, seulement des « propositions de vie », tout espoir n’est pas perdu.
Également à la seconde présente à l’endroit où vous vous trouvez.
Et également aussi à l’endroit où vous pensez vous trouver; où vous aimeriez vous trouver.
Et, en tous cas ici à 10 heures 11, « rien ne passe justement parce ce que rien ne dure ».
Et en tous cas aussi selon moi, au vu de tout ce que j’ai vécu ici comme ailleurs pendant ces quelque 60 secondes ici bas -une période nettement plus longue ailleurs, c’est bien mieux ainsi.
D’autant plus, comme l’auteur sus-cité il y a une minute que je ne vais pas tarder à repartir ailleurs,
« (n’ayant) plus l’énergie de gérer la frustration qui accompagne la création littéraire ».
Et même si l’histoire -sous réserve de tout ce qui précède ne va pas tarder à s’achever (ici et dans le présent et la réalité pour celles et ceux qui n’ont pas tout suivi depuis le début)- ne soyez pas triste car l’Histoire continue, toujours selon Hugo.
Mais quoiqu’il en soit, rajoutait Brian en réponse à une question liée à l’ouvrage « Les serpents sont-ils nécessaires » qu’il a co-écrit avec une dénommée Susan, environ 3 heures plus tard, et toujours selon son traducteur/interprète : « Faites attention où vous mettez les pieds ».
Et surtout, surtout, (deux cétacés trois c’est trop) tout ce que vous avez lu était uniquement valable la seconde et à l’endroit où ces « assemblages de lettres » ont été retranscrites ici-bas. Et ne reflètent que l’opinion et les connaissances de leurs rédactrices, de leurs rédacteurs – aussi bien sous forme, par ordre alphabétique, animale, gazeuse, humaine que végétale.
Et naturellement aussi minérale.
Que vous ayez eu la chance de faire partie des personnes nées avant 2038 ou pas conviées à la cérémonie liée à l’envoi dans l’espace de la voix de S.H.
Ou plutôt le « malheur » serais-je plutôt tenté de penser car je ne pense vraiment pas que le choix des propos était approprié – tant sur le fond que sur la forme; même si nos voisin.e.s non-Planètebleuien.ne.s sont les ayant je pense souvent rencontré.e.s d’une très grande tolérance.
Du moins je l’espère même si donc, heureusement, il est trop tard maintenant.
Même ou surtout, c’est encore et toujours à vous de choisir, si je ne suis toujours pas rassuré et que je cherche encore.

 

Ainsi il me reste, c’est nettement plus important, à vous remercier infiniment toutes et tous; si vous n’étiez pas là, ces quelques lignes – en admettant qu’elles le soient – ne seraient pas là non plus.

 

Et à défaut d’une activité plus passionnante, je vais peut-être enfin tenter de comprendre, s’il existe, le sens profond de la phrase achevant la plupart du temps « ses » Planètes  Bleues de la bouche de son présentateur-réalisateur-conteur Yves Blanc : « Prochain départ pour la Terre plus tard, plus loin, peut-être… ».