Écrire


parce que c’est là.

 

Écrire sans dormir

Parce que ça doit sortir,
vivre dehors: réel, précis et juste.
Parce que ça ne me laisse pas en paix,
tant que ce n’est pas en mot.

 

Écrire à temps

Ressortir cent fois mon stylo,
avant que l’idée ne s’échappe,
sans que le mot ne s’éclipse,
ni que la phrase ne se défasse.

 

Écrire esseulée

Laisser venir ce qui doit venir
seul à seule seulement.
Faire confiance à la petite voix,
celle qui n’a pas besoin de moi.

 

Écrire de mémoire

Écrire pour m’oublier,
pour me souvenir aussi.
Pour tourner une page,
y retrouver la blancheur.

 

Écrire le temps

Parce qu’à l’écrire il est plus intense:
quatre heures du temps universel
en une du mien se condensent
et me mettent en transe.

 

Écrire pour exister

Être à nu sans complexe,
devenir vraie sans détresse.
Vivre dans les mots,
survivre dans les autres.

 

Écrire alors désesseulée